03 avril 2007
02 avril 2007
Ne lisez pas ceci si vous cherchez à vous distraire...
Je suis désolée de vous infliger cela. je suis triste, je suis déprimée et pourtant si chanceuse. pour moi, pour vous, malgré nos petits tracas, la vie a été clémente. Pour certains d'entre vous, je ressens de l'amour et/ou de l'amitié, de la sympathie. Mais me croyez-vous lorsque je vous dis que je suis en train de pleurer en tapant sur mon clavier? Tout un passé vient de m'éclater à la figure. depuis rien d'autre ne compte plus à part ma Claire. Mais elle, elle est bien à l'abri, bercée dans des bras qui la chérissent.
C'est une réalité que je porte en moi depuis presque 10 ans maintenant. Je l'ai revu vendredi soir, le temps d'un documentaire (voir ci-après) de Rithy Panh, le plus célèbre des réalisateur cambodgien.
Mon histoire personnelle s'est une fois mêlée à la terrible histoire des femmes au Cambodge. 1998 et 1999 marqueront à jamais ma vie pendant que des décennies marqueront la vie de toutes ces femmes meurtries, génération après génération. Je n'avais pas pleuré pour cela depuis longtemps, mais à chaque séquence, les souvenirs reviennent, tout est là : les bruits, les odeurs, la poussière humide, les motodops, les cris aigus de la rue, la musique du glacier, les percutions pour la soupe du soir et les cris angoissants du gecko, le vietnamien sur son velo qui vous propose d'aiguiser vos couteaux et remplir vos briquets. Puis il y a ces soldats qui jouent aux billards une Tiger beer à la main, les beer promotion girls affublées d'une écharpe façon "Miss Monde". Miss Monde... Mon dieu !!! Derrière cette écharpe, derrière cette jolie petite robe de satin, derrière cette peau, se cache un monde de tristesse, un monde de douleur, un monde de colère, mais surtout un monde de desespoir et d'impuissance.
Je me souviens aller au restaurant khmer manger mon loclac quotidien. elles sont là : Singa beer, Heineken, Tiger beer,.. l'écharpe annonce la couleur, mais l'homme armé, soldat ou non, choisit selon la fille car il consommera peut-être les deux. les beer promotion girls sont payées à l'intéressement, si j'ose dire.
Si la Tiger beer n'a pas eu de succès, elle devra alors quitter l'écharpe et s'agenouiller pour gagner 10 dollars. Sur ces 10 dollars, il ne lui restera que de quoi fumer quelques cigarettes et manger, car tout repartira dans le loyer et la pension qu'elle verse pour sa famille.
Elle a de la chance. d'autres vont se vendre au Martini, au Sharky, au Manhattan, karaoke et partout où on pourra se vendre. D'autres sont dans la rue des petites fleurs. La rue la plus triste et la plus effroyable de Phnom Penh. Elles sont là, droguées sous l'emprise d'une mama-san (dire mamassane), d'une mère macrelle quoi ou d'un protecteur policier. La corruption est partout et le trafic du sexe est son meilleur allié, bien entendu. Je n'ai jamais poussé le pied jusqu'au kilomètre 6, la rue des tristes petites fleurs fanées trop tôt m'a déjà abattue pour de nombreuses années.
Je suis pides et mains liés, mes larmes coulent toutes seules. je voudrais les sauver toutes, protéger leurs filles, enfermer leurs bourreaux, toutes les prendre dans mes bras et les consoler, panser leurs plaies et anesthésier leur douleur. Mais je ne suis personne. Elles sont là, si près de moi et pourtant à des millers de kilomètres. L'écran pleure, une larme roule sur le visage d'une jeune femme mille fois bradée pour être pénétrée, parfois battue et toujours souillée. Ne pleure pas ma jolie, je t'en supplie !!!
Je regarde cette enfant qui regarde sa mère. Les yeux les plus sombres et les plus brillants, les plus profonds et les plus desespérés. Ces yeux sont les plus émouvants que je n'ai jamais vus. Je les ai croisés alors que je rentrais dans ma maison. ces regards déjà morts devaient encore vivre pour mieux servir ces hommes blancs ou locaux. A quelle sauce allait elle être mangée? Allait-elle seulement revenir de son voyage au bout de l'enfer ? Si elle y restait, que deviendrait cette petite fille aux yeux mirroir ? A quelle âge devrait-elle connaître la souffrance de sa maman, seul héritage probable.
Je sais que cette petite fille de 2 ans à peine va certainement subir le même sort que sa maman, schéma répété à l'infini. Et moi, je suis là si malheureuse pour elles, si révoltée. Je voudrais y être, les empêcher, trouver le moyen de les libérer, le moyen d'éviter. j'ai une chance extraordinnaire d'être là, du bon côté, bien entourée, choyée et protégée. je voudrais partir et consacrer ma vie à les aider. mais comment ? je n'ai rien, rien qui puisse leur être utile. si ma vie doit avoir un sens en dehors du fait que je dois protéger et construire ma propre fille, il n'en aura un que lorsque je saurai comment les aider avec le peu que j'ai.
Une fois, une petite sansa m'a offert un pantalon. nous étions à la taverne de Rio, elle ne pesait pas plus de 45 kilos. elle était si belle ! A chaque fois qu'elle me voyait, elle poussait des petits cris aigus de joie. Nous ne parlions pas de langue commune, juste quelques bribes. pour elle, tout allait beaucoup mieux depuis qu'elle avait "attrappé" le sida. Elle ne se prostiturait plus : quelle chance ! Un jeune français en mission humanitaire qui avait fait appel à ses services avait eu l'intelligence de se protèger et de s'interresser à elle au delà de ses atouts sexuels. Dès lors, elle était sous sa protection, insouciante de l'avenir déplorable qui l'attendait: sa peau, sa santé, son visage peu à peu détériorés par le virus. mais pour le moment, elle ne s'en préoccupait pas et se réjouissait seulement de me voir, moi, si blonde, si occidentale, si bien lottie avec mon visa pour la france. jour de mon départ, elle m'a offert le même pantalon que le sien car elle savait que je l'aimait. ajourd'hui, elle est morte depuis bien longtamps. Moi, j'étais déjà repartie vers le velour de la vie parisienne et son souvenir fut rangé dans un tiroir de mon esprit jusqu'à maintenant.
Mon histoire personnelle s'est une fois mêlée à la terrible histoire des femmes au Cambodge. 1998 et 1999 marqueront à jamais ma vie pendant que des décennies marqueront la vie de toutes ces femmes meurtries, génération après génération. Je n'avais pas pleuré pour cela depuis longtemps, mais à chaque séquence, les souvenirs reviennent, tout est là : les bruits, les odeurs, la poussière humide, les motodops, les cris aigus de la rue, la musique du glacier, les percutions pour la soupe du soir et les cris angoissants du gecko, le vietnamien sur son velo qui vous propose d'aiguiser vos couteaux et remplir vos briquets. Puis il y a ces soldats qui jouent aux billards une Tiger beer à la main, les beer promotion girls affublées d'une écharpe façon "Miss Monde". Miss Monde... Mon dieu !!! Derrière cette écharpe, derrière cette jolie petite robe de satin, derrière cette peau, se cache un monde de tristesse, un monde de douleur, un monde de colère, mais surtout un monde de desespoir et d'impuissance.
Je me souviens aller au restaurant khmer manger mon loclac quotidien. elles sont là : Singa beer, Heineken, Tiger beer,.. l'écharpe annonce la couleur, mais l'homme armé, soldat ou non, choisit selon la fille car il consommera peut-être les deux. les beer promotion girls sont payées à l'intéressement, si j'ose dire.
Si la Tiger beer n'a pas eu de succès, elle devra alors quitter l'écharpe et s'agenouiller pour gagner 10 dollars. Sur ces 10 dollars, il ne lui restera que de quoi fumer quelques cigarettes et manger, car tout repartira dans le loyer et la pension qu'elle verse pour sa famille.
Elle a de la chance. d'autres vont se vendre au Martini, au Sharky, au Manhattan, karaoke et partout où on pourra se vendre. D'autres sont dans la rue des petites fleurs. La rue la plus triste et la plus effroyable de Phnom Penh. Elles sont là, droguées sous l'emprise d'une mama-san (dire mamassane), d'une mère macrelle quoi ou d'un protecteur policier. La corruption est partout et le trafic du sexe est son meilleur allié, bien entendu. Je n'ai jamais poussé le pied jusqu'au kilomètre 6, la rue des tristes petites fleurs fanées trop tôt m'a déjà abattue pour de nombreuses années.
Je suis pides et mains liés, mes larmes coulent toutes seules. je voudrais les sauver toutes, protéger leurs filles, enfermer leurs bourreaux, toutes les prendre dans mes bras et les consoler, panser leurs plaies et anesthésier leur douleur. Mais je ne suis personne. Elles sont là, si près de moi et pourtant à des millers de kilomètres. L'écran pleure, une larme roule sur le visage d'une jeune femme mille fois bradée pour être pénétrée, parfois battue et toujours souillée. Ne pleure pas ma jolie, je t'en supplie !!!
Je regarde cette enfant qui regarde sa mère. Les yeux les plus sombres et les plus brillants, les plus profonds et les plus desespérés. Ces yeux sont les plus émouvants que je n'ai jamais vus. Je les ai croisés alors que je rentrais dans ma maison. ces regards déjà morts devaient encore vivre pour mieux servir ces hommes blancs ou locaux. A quelle sauce allait elle être mangée? Allait-elle seulement revenir de son voyage au bout de l'enfer ? Si elle y restait, que deviendrait cette petite fille aux yeux mirroir ? A quelle âge devrait-elle connaître la souffrance de sa maman, seul héritage probable.
Je sais que cette petite fille de 2 ans à peine va certainement subir le même sort que sa maman, schéma répété à l'infini. Et moi, je suis là si malheureuse pour elles, si révoltée. Je voudrais y être, les empêcher, trouver le moyen de les libérer, le moyen d'éviter. j'ai une chance extraordinnaire d'être là, du bon côté, bien entourée, choyée et protégée. je voudrais partir et consacrer ma vie à les aider. mais comment ? je n'ai rien, rien qui puisse leur être utile. si ma vie doit avoir un sens en dehors du fait que je dois protéger et construire ma propre fille, il n'en aura un que lorsque je saurai comment les aider avec le peu que j'ai.
Une fois, une petite sansa m'a offert un pantalon. nous étions à la taverne de Rio, elle ne pesait pas plus de 45 kilos. elle était si belle ! A chaque fois qu'elle me voyait, elle poussait des petits cris aigus de joie. Nous ne parlions pas de langue commune, juste quelques bribes. pour elle, tout allait beaucoup mieux depuis qu'elle avait "attrappé" le sida. Elle ne se prostiturait plus : quelle chance ! Un jeune français en mission humanitaire qui avait fait appel à ses services avait eu l'intelligence de se protèger et de s'interresser à elle au delà de ses atouts sexuels. Dès lors, elle était sous sa protection, insouciante de l'avenir déplorable qui l'attendait: sa peau, sa santé, son visage peu à peu détériorés par le virus. mais pour le moment, elle ne s'en préoccupait pas et se réjouissait seulement de me voir, moi, si blonde, si occidentale, si bien lottie avec mon visa pour la france. jour de mon départ, elle m'a offert le même pantalon que le sien car elle savait que je l'aimait. ajourd'hui, elle est morte depuis bien longtamps. Moi, j'étais déjà repartie vers le velour de la vie parisienne et son souvenir fut rangé dans un tiroir de mon esprit jusqu'à maintenant.
C'est vrai : Le papier ne peut pas envelopper la braise
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l'occasion de la sortie du documentaire "Le papier ne peut pas envelopper la braise", le réalisateur cambodgien Rithy Panh a accepté de revenir au coeur d'une aventure humaine, pour nous dévoiler une facette intime et touchante de ces femmes qui se prostituent au Cambodge. Une belle leçon de courage et de dignité.
l'occasion de la sortie du documentaire "Le papier ne peut pas envelopper la braise", le réalisateur cambodgien Rithy Panh a accepté de revenir au coeur d'une aventure humaine, pour nous dévoiler une facette intime et touchante de ces femmes qui se prostituent au Cambodge. Une belle leçon de courage et de dignité.
AlloCiné : Comment vous est venue l'idée de faire ce documentaire ?
Rithy Panh: Il y a longtemps j'ai assisté à une scène, je travaillais dans le building blanc (lieu où a été tourné le documentaire, NDLR), lorsqu'un jour j'aperçois une jeune fille qui voulait essayer de sortir d'un appartement, mais on lui avait empêché. A ce moment là, je n'ai pas pu agir, je ne sais pas pourquoi...
Est-ce que la situation n'était pas bonne pour que je réagisse ?
Etait-ce par manque de courage ? Je ne sais pas, mais il s'avère que c'est une image qui me reste. Je me suis dit qu'un jour il faudrait que je fasse un film, raconter l'histoire de ces filles-là, je trouvais que c'était important de leur donner la parole. Dans la plupart des films qui ont été fait sur ce sujet, nous n'entendons pas ce qu'elles ont à dire : on parle souvent à leur place et on ne donne pas le temps à ces personnes de s'exprimer.
Comment s'est déroulé le premier jour du tournage ? Est-ce qu'elles vous ont fait tout de suite confiance ?
Ça c'est fait progressivement, parce que d'abord je suis un homme, et l'image qu'elles ont des hommes est mauvaise. La confiance ne s'est pas installée tout de suite, mais c'est normal, elles avaient le droit de savoir ce que j'avais l'intention de faire. Petit à petit, elles se sont rendues compte qu'on ne faisait pas un film sur elles mais avec elles, ce n'est pas comme un reportage qui se déroule sur trois ou quatre jours. Quand on vend son corps, on n'a pas fait ce choix, on le fait soit par nécessité financière, soit parce qu'on vient d'une famille éclatée, soit parce qu'on a pas eu la chance de faire des études. Il y a plusieurs autres raisons.... Quand on vend son corps, on meurt un petit peu chaque jour, on perd son humanité. Je trouve que la meilleure chose pour se réapproprier son identité et exprimer sa dignité, c'est la prise de parole. C'est pour ça que j'ai laissé le temps à ces jeunes femmes. C'est un film qui s'est fait sur 18 mois, donc c'est quand même long... Depuis que le film est terminé, on continue encore à se voir.
Vous avez encore des nouvelles de ces filles ?
Pour certaines oui, pour d'autres non. Ces dernières ne souhaitaient pas maintenir le contact avec nous parce qu'en faisant le film, elles pensent qu'elles se donnent le courage de s'en sortir, et comme elles replongent, c'est compliqué, elles ont peut-être honte de cet échec. Pour celles qui s'en sortent à peu près, on essaye de les accompagner. On essaye de savoir comment elles vont, il y en a d'autres avec lesquelles nous n'avons plus de contact car elles ont déménagé...Ces filles qui vendent leur corps pour nourrir leur famille, sont en retour rejetées par les leurs.
Comment pouviez-vous justifier un tel comportement de leur part ?
Vous savez, ce n'est pas facile pour une famille cambodgienne de perdre sa fille de cette manière-là...
Les valeurs sont bousculées et bafouées, donc est-ce que c'est à cause de la guerre ? Est-ce que c'est à cause de la misère ?
C'est un peu de tout. Bon évidemment, je ne dis pas que c'est à cause de la guerre qu'elles sont prostituées. Mais je dirais que sans la guerre, elles ne seraient peut-être pas là. Vous savez, parfois quand je tourne un film, je me dis que ça pourrait être moi... Pourquoi elles ? C'est notre devoir de les écouter.
Qu'est ce qui vous a le plus choqué dans leurs témoignages ?
Choqué non. Quand on est choqué, ça veut dire que c'est négatif. J'espère que j'ai tort, mais pour une majorité de ces filles qui vendent leur corps, elles perdent quelque chose à jamais, et c'est là que je suis très inquiet. Il faudrait accentuer l'effort dans l'accès à l'éducation, dans des développements à la campagne, pour que ces gens-là n'arrivent pas là comme des esclaves...Elles peuvent évoluer par la suite, mais avant il faut savoir lire et écrire, il faut savoir compter...
Pensez-vous que la page sera tournée sur le génocide qu'il y a eu au Cambodge ?
Bien sûr. Pour tourner la page il faut déja écrire. Moi, je ne fais qu'initier. C'est aussi aux générations suivantes d'écrire la page, d'écrire l'histoire. Il faut encore une ou deux générations encore pour tourner la page.Le documentaire se termine sur une note positive... Le voyez-vous sous cet angle ?Je vois plutôt l'espoir, le fait qu'elles acceptent de parler, çela veut dire qu'elles sont déjà dans le dynamisme d'espoir, ça veut dire qu'elles ont déjà envie de s'en sortir...Quand l'une des filles dessine sur le mur, ça veut dire beaucoup de choses. Il y a un journaliste qui a particulièrement bien analysé cette scène : il a dit qu'elle a transformé l'instrument d'aliénation en art brut. Le désespoir vient du fait que personne ne s'occupe d'elles et qu'elles sont considérées comme indésirables. Ici, il y a des lois et des droits qui les protègent. Au Cambodge, les filles sont vues comme des moins que rien, mais moi ça m'intéresse les moins que rien ! (Sourire)
Que faudrait-il faire pour protéger ces filles ?
Il faut leur apprendre à revenir à la vie. J'essaye d'aider une ou deux filles, mais si chacun tend la main à une fille, ce serait bien. Les ONG les sauvent mais elles replongent ensuite parce que ce n'est pas évident. Si on a la patience d'être avec elles, de les orienter, alors on peut les aider, mais c'est long, et ça personne ne veut le faire. Ce n'est plus un problème d'ONG, c'est un problème de solidarité entre les individus. Les ONG sont là pour colmater une urgence, mais à long terme il faudraient que les individus agissent.Propos recueillis le 28 mars par Annie Chhan
Biographie du réalisateur par allociné :
Rescapé des terribles camps de la mort des Khmers Rouges alors qu'il n'avait que 15 ans, Rithy Panh. Etudiant à Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (IDHEC) dans les années 80, il signe son premier documentaire, Site 2, centré sur les camps de réfugiés cambodgiens, en 1989.Remarqué dans de nombreux festivals, Rithy Panh n'aura dès lors de cesse de montrer la tragédie de son pays à travers des documentaires comme La Terre des ames errantes largement récompensé aux quatre coins du monde en 1999, ou encore des longs métrages de fictions tels Les Gens de la riziere présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 1994 et Un soir apres la guerre en compétition dans la section Un Certain regard en 1998. Retour sur la Croisette en 2003 avec le documentaire S21, la machine khmere rouge, dans lequel le réalisateur filme l'incroyable rencontre entre les victimes et les bourreaux du génocide cambodgien. Désormais abonné du festival, il présente hors-compétition Les Artistes du théâtre brûlé (2005) autour de l'idée que l'artiste n'a plus sa place ni la parole dans la société cambodgienne contemporaine.
Biographie du réalisateur par allociné :
Rescapé des terribles camps de la mort des Khmers Rouges alors qu'il n'avait que 15 ans, Rithy Panh. Etudiant à Institut des Hautes Etudes Cinématographiques (IDHEC) dans les années 80, il signe son premier documentaire, Site 2, centré sur les camps de réfugiés cambodgiens, en 1989.Remarqué dans de nombreux festivals, Rithy Panh n'aura dès lors de cesse de montrer la tragédie de son pays à travers des documentaires comme La Terre des ames errantes largement récompensé aux quatre coins du monde en 1999, ou encore des longs métrages de fictions tels Les Gens de la riziere présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 1994 et Un soir apres la guerre en compétition dans la section Un Certain regard en 1998. Retour sur la Croisette en 2003 avec le documentaire S21, la machine khmere rouge, dans lequel le réalisateur filme l'incroyable rencontre entre les victimes et les bourreaux du génocide cambodgien. Désormais abonné du festival, il présente hors-compétition Les Artistes du théâtre brûlé (2005) autour de l'idée que l'artiste n'a plus sa place ni la parole dans la société cambodgienne contemporaine.
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Quand je ferme les yeux, je revois les tortures physiques. Je les préfère aux tortures morales. Somaly Mam.
Somaly Mam lutte contre la prostitution. Elle préside l’Afesip, Agir pour les femmes en situation précaire (1), une association créée en 1997 au Cambodge grâce à laquelle elle a pu venir en aide à des milliers de fillettes et de jeunes femmes prostituées. Les objectifs de l’Afesip, qui oeuvre également aujourd’hui au Laos, au Vietnam et en Thaïlande, sont, entre autres, le sauvetage et la réinsertion sociale et professionnelle des personnes prostituées. Des personnes vendues à des proxénètes qui, dans les bordels du Cambodge, sont souvent offertes aux clients prostitueurs pour 500 riels (moins de 15 cents canadiens). Cette somme est en général confisquée par le proxénète qui peut être une mama-san (2), une mère-maquerelle. J’ai lu son témoignage poignant, Le silence de l’innocence (Éditions Anne Carrière, Paris, 2005), quelques jours après avoir participé avec elle à une émission de la radio publique belge (RTBF), dans laquelle nous sentions une grande communauté d’esprit. Je connaissais en partie les activités de l’Afesip au Cambodge (3), mais j’étais loin d’en connaître toutes les facettes et, surtout, leur dangerosité. Menaces de mort, représailles, raid des proxénètes avec la bénédiction des autorités au siège de l’association pour récupérer les jeunes femmes libérées d’un des plus importants bordels de Phnom Penh, c’est la peur au ventre que, courageusement, les membres de l’Afesip poursuivent leur travail.
Ce témoignage important est bouleversant à plus d’un titre. L’enfance tragique de Somaly Mam, qui a été vendue comme esclave domestique, battue, violée, mariée de force vers 14 ou 15 ans, puis vendue à un bordel, est un symbole de la vie dramatique de nombreux enfants du pays : celle de Thomdi vendue à un bordel à l’âge de 9 ans, celle de Sokhone, vendue à 8 ans, toutes deux mortes du sida. La survivante Somaly Mam raconte avec une colère contenue et beaucoup d’émotion le destin de ces jeunes qui n’ont plus d’enfance, toutes vouées qu’elles sont au plaisir des hommes et à l’accumulation d’argent au profit des proxénètes. Et sa vie se confond avec ces destinées. Elle est l’une d’elles et si elle a survécu c’est, entre autres, pour aider les autres à s’en sortir, pour qu’elles puissent vivre leur vie pour elles-même. Son existence n’a de sens qu’à travers cette lutte éprouvante.
Le Cambodge est une destination de choix des pédocriminels, c’est-à-dire des touristes sexuels prostitueurs d’enfants. Selon différentes sources, entre 20 et 35% des personnes prostituées du Cambodge ont moins de 17 ans. En 2001, 65% des touristes qui visitaient le Cambodge étaient des hommes. En 2003, il y a eu 700 000 visiteurs. Encouragés par la croissance rapide de la demande touristique dans la région du Mékong - composée du Cambodge, du Yunnan (Chine populaire), du Laos PDR, du Myanmar (Birmanie), de la Thaïlande et du Vietnam -, les trafiquants fournissent l’industrie de la prostitution en jeunes femmes et en fillettes. Particulièrement en vierges qui, selon le témoignage de Somaly Mam, sont souvent recousues sans anesthésie et à nouveau mises sur le marché prostitutionnel en tant que « vierges ». La traite interrégionale de femmes et d’enfants est massive et florissante depuis plusieurs décennies. La Thaïlande et le Cambodge sont réputés être les destinations de cette région les plus courues des prostitueurs touristes sexuels. En 2004, au Cambodge, approximativement le tiers des 55 000-57 000 personnes prostituées est composé de jeunes femmes, de fillettes et de garçons vietnamiens. Les personnes prostituées vietnamiennes sont prisées au Cambodge et dans la région du Mékong par les prostitueurs locaux en raison de la « blancheur » de leur peau comparativement à celle des Khmers qui, comme nombre d’Antillaises et d’Afro-américaines, utilisent un certain nombre de produits pour la blanchir. Le Cambodge est donc à la fois une plaque tournante de la traite à des fins de prostitution et un lieu important de prostitution, particulièrement de la prostitution des enfants.
Le système de la prostitution dans la région du Mékong
Somaly Mam, qui est âgée de 34 ans, a connu le régime sanguinaire de Pol Pot, le régime vietnamien qui lui a succédé (invasion et renversement des Khmers rouges) puis la transition capitaliste pilotée par l’ONU. Avant de nous plonger plus avant dans son témoignage, il est sans doute approprié de faire un peu l’histoire de ces régimes en lien avec le développement des industries du sexe.
En Asie du Sud-Est, plus particulièrement dans la région du Mékong, l’industrie de la prostitution s’est développée ou s’est contractée en fonction des occupations militaires et des régimes politiques mis en place. Au Vietnam et en Thaïlande, l’industrie de la prostitution a prospéré principalement au profit des troupes américaines engagées dans une lutte contre le « communisme » pendant la guerre du Vietnam, qui était en fait une guerre indochinoise, puisque les troupes impérialistes ont opéré aussi bien au Cambodge qu’au Laos.
En 1967, en pleine guerre du Vietnam, les États-Unis ont conclu une entente avec la Thaïlande pour que le pays soit un lieu « de repos et de loisir » pour ses soldats. L’effet évident de cette entente a été que le corps des femmes et des enfants de Thaïlande a servi de moyen d’accumulation de capital pour les autorités du pays. Ainsi, c’est un général de la Royal Air Force thaïlandaise qui a négocié l’accord qui a permis un afflux énorme de devises fortes dans l’économie du pays. Son épouse a dirigé la première agence de tours sexuels de la Thaïlande pour les militaires américains. Approximativement quatre millions de dollars américains ont été prêtés pour financer la construction de rest and recreation sites. Entre 1962 et 1975, environ 700 000 militaires américains ont pu, chaque année, « se reposer et reprendre des forces » dans les bordels thaïlandais. L’essor de la prostitution en Thaïlande a véritablement débuté avec la guerre du Vietnam. En 1957, il y avait 20 000 personnes prostituées dans le pays ; en 1964, après l’établissement de sept bases états-uniennes en Thaïlande, le nombre de prostituées a atteint le chiffre de 400 000. Pendant la guerre du Vietnam, la Banque mondiale a recommandé à la Thaïlande d’adopter comme stratégie économique le développement du tourisme. Depuis, la prostitution est une industrie de masse : en 1993, le nombre de personnes prostituées était estimé à 2 millions, le tiers étant constitué de mineur-es.
Après le retrait des États-Unis d’une Indochine dévastée, en Thaïlande, le système proxénète-libéral a développé un autre marché, celui du tourisme de prostitution. L’industrie prostitutionnelle est désormais un élément significatif du « développement économique » du pays (14% du PIB en 1998).
En 1975, le Vietnam, le Laos et le Cambodge étaient rapidement contrôlés par différents régimes staliniens qui ont prohibé la prostitution. Au Cambodge, le régime de Pot Pol a vidé les villes et forcé l’ensemble de la population à travailler dans des communes agricoles. De 1975 à 1979, sous le régime des Khmers rouges, le quart de la population du Cambodge est décédée, soit assassinée, soit épuisée par le travail forcé, soit affamée. Dans les communes rurales de travail, la prostitution a été explicitement interdite. La personne coupable de prostitution était condamnée à mort. En 1979, le Vietnam a envahi le Cambodge et, jusqu’au retrait des troupes vietnamiennes en 1991, la prostitution est restée « prohibée ».
Deux facteurs ont contribué à une réapparition massive de la prostitution au Cambodge au cours de la décennie 1990 : la présence de la force de maintien de la paix des Nations Unies (4) et la libéralisation économique du pays. Au Cambodge, en 1990, on estimait le nombre de femmes prostituées à 1 500. L’arrivée des Casques bleus et des administrateurs civils de Mission préparatoire des Nations Unies au Cambodge en 1991, remplacée l’année suivante par l’Autorité transitoire des Nations Unies au Cambodge (Apronuc), a créé une explosion de la demande de jeunes femmes et de fillettes dans la prostitution. Durant cette période, beaucoup de jeunes femmes et de fillettes de la campagne étaient victimes de la traite intérieure à des fins de prostitution vers les villes du pays pour satisfaire la demande des prostitueurs. En 1993, lors du retrait de l’Apronuc, 20 000 personnes, principalement des femmes et des fillettes, étaient prostituées. Après le retrait des Casques bleus, le nombre de personnes prostituées a légèrement diminué pour atteindre, selon l’Unicef, 17 000 personnes. Avec la libéralisation économique et la transition au capitalisme, le Cambodge a connu une explosion de l’industrie de la prostitution : en 1996, on évaluait à 57 000 le nombre de jeunes femmes et de fillettes prostituées, 70% d’entre elles se retrouvant dans les deux plus grandes villes, Phnom Penh et Battambang.
En 1999, 20 millions de dollars US étaient dépensés annuellement au Cambodge par les clients prostitueurs pour la location du sexe des femmes et des enfants. Les jeunes femmes et les fillettes sont louées, en moyenne, entre sept et dix reprises par jour aux prostitueurs. En 1998, on estimait qu’un propriétaire d’un bordel engrangeait en moyenne des gains de 3 300 dollars US par mois, par personne prostituée, ce qui pour un pays comme le Cambodge représente une somme importante.
Selon Somaly Mam et Emmanuel Dialma,
La prostitution au Cambodge s’exerce à première vue de façon douce, presque innocente, avec le sourire : masseuses, vendeuses d’oranges, lanceuses de bière (beergirls), chanteuses de karaoké, taxi-girls, hôtesses, prostituées de rue... offrent leurs services dans la bonne humeur apparente. Mais la réalité est tout autre : si on enquête sur l’histoire des jeunes prostituées, on découvre que bon nombre d’entre elles ont été vendues alors qu’elles étaient vierges, puis violées, puis revendues à plusieurs reprises, exploitées sexuellement dans les réseaux de prostitution, battues, parfois torturées [...] Les victimes sont souvent poussées par la pauvreté, dupées par les trafiquants ou des proxénètes, voire par des familles peu éduquées qui, dénuées de protection sociale, livrent leurs enfants à des patrons d’établissements de prostitution chez lesquelles elles s’endettent. Ainsi se referme le piège sur ces jeunes victimes dont l’avenir est dès lors scellé. Peu nombreuses sont alors celles qui s’en sortiront. Beaucoup meurent du sida (5).
Cette description donne une idée de la réalité quotidienne du monde prostitutionnel cambodgien, mais le témoignage de Somaly Mam nous donne à voir et à ressentir le sordide de cette réalité. Elle-même vendue à un bordel à l’âge de 17 ans, à la mort de son mari, par son « grand-père », celui qui l’avait achetée pour en faire son esclave domestique, elle a été prostituée par les proxénètes et les prostitueurs clients pendant plusieurs années. « Les filles comme moi étaient ballottées au gré des péripéties de la vie de ceux qui les "possédaient" », souligne-t-elle (p. 40).
Le dressage
Se rendant compte qu’elle avait été vendue à un bordel de Phnom Penh, elle se révolte. Le maquereau la « prend en main » : elle est alors sauvagement battue, violée et enfermée dans une chambre. Les jeunes femmes et fillettes achetées par le bordel sont systématiquement battues et violées jusqu’à leur soumission. Cette situation n’est pas unique au Cambodge. Le processus de « dressage » ou d’abattage à pour fonction d’anéantir psychologiquement les personnes, de les rendre « fonctionnelles » comme prostituées, elles dont le corps ne leur appartient plus.
Somaly Mam doit faire cinq à six clients par jour. Elle a tenté de s’échapper avec un client qui semblait s’intéresser à elle. Arrivée à Battambang, elle est violée. Son client « sauveteur » l’avait vendue au routier qui l’a emmenée dans la deuxième ville du pays. Elle se sauve à nouveau. Elle atterrit en prison, où elle est battue et violée par plusieurs policiers. Relâchée, elle revient dans la capitale où la maquerelle l’attend. Battue pendant des heures, attachée nue sur un lit placé de façon à ce que les passants puissent la voir, violée tous les soirs par plusieurs hommes pendant une semaine, elle capitule et promet de ne plus s’enfuir. Sa soumission lui permettra désormais de sortir du bordel et de racoler dans les boîtes de nuit.
Malgré cela, la révolte couve, elle n’accepte pas la prostitution des fillettes. Elle aide une jeune gamine de 13 ou de 14 ans à s’enfuir du bordel. La fillette avait été achetée deux chi d’or, soit 80 dollars. La maquerelle exige le remboursement de cette somme ainsi que de l’argent perdu par l’absence du bordel de la jeune fille, Somaly Mam doit donc rapporter plus. Elle commence alors à racoler les prostitueurs étrangers qui payent mieux.
Je restais libre à la condition de rapporter assez d’argent à la maquerelle. Celle-ci a laissé partir une de mes amies, qu’elle trouvait trop vieille, puis elle m’a proposé : « Maly, si tu veux partir, tu peux. » Mais je suis restée. C’était devenu un mode de vie, un travail, je ne savais rien faire d’autre. Je ne savais pas où aller (p. 47-48).
Ceux qui estiment qu’il faut impérativement distinguer entre prostitution « forcée » et prostitution« volontaire » prétendent combattre la première tout en acceptant la seconde. Tout comme ceux qui s’opposent à la prostitution, ils trouvent inacceptable la prostitution des mineurs (6) qui, par définition, est non consentante, tout en tolérant, si ce n’est en promouvant, la prostitution adulte « volontaire ». Les enfants deviennent un jour des adultes et, comme le récit de Somaly Mam l’illustre, ils finissent par ne voir aucune porte de sortie à la prostitution devenue « un mode de vie » et un « travail ». Même « libérée » par sa proxénète, Somaly Mam est restée prostituée par manque d’alternative, par « dressage », par faible estime d’elle-même. Comme la très grande majorité des personnes prostituées qui n’ont pas accès à des services qui leur permettraient de sortir de la prostitution.
Cette prostitution prétendument « volontaire » relève-t-elle d’un véritable libre-arbitre ? Qui peut l’assurer ? Comme l’âge moyen de l’entrée dans la prostitution au Canada est, selon différentes études, de 13 ou de 14 ans, comment prétendre au libre-arbitre des personnes prostituées lorsqu’elles atteignent l’âge de 18 ans ? Cette distinction est fallacieuse. D’un point de vue abolitionniste, le consentement ou le non-consentement est sans rapport, car c’est l’institution même de la prostitution qui constitue le problème.
Somaly Mam pleurait avec tous les clients prostitueurs. Chaque fois qu’elle se souvient de ces épisodes, elle a la chair de poule et se met à transpirer à grosses gouttes. Toutes les nuits, elle fait des cauchemars. À certains moments, elle a l’impression que son corps est mort.
Vraisemblablement, comme bon nombre de personnes ayant été prostituées, elle souffre de certains des symptômes associés à l’état de stress post-traumatique. Une recherche récente à Vancouver montre que 89% des personnes prostituées interviewées souffrent de l’un des symptômes associés au stress post-traumatique, 85% de deux des symptômes et 81% de trois symptômes. Quelque 72% d’entre elles rencontrent l’ensemble des critères d’un diagnostic médical sûr d’état post-traumatique (7). Ce syndrome, assez fréquent chez les militaires impliqués dans une guerre et chez les personnes torturées, est chronique chez les personnes prostituées à cause de la violence intrinsèque de la prostitution : agressions psychologiques et physiques, viols par les proxénètes et les prostitueurs, phénomène de dissociation, etc.
Dans l’enquête menée à Vancouver, les chercheuses ont découvert qu’au cours de leurs activités prostitutionnelles, 90% des personnes prostituées ont été agressées physiquement et 72% ont été violées. Autre donnée significative, 82% d’entre elles ont vécu des agressions sexuelles durant leur enfance (8). Pourtant, Vancouver n’a rien à voir avec Phnom Penh ; cette ville est riche et prospère, les citoyen-nes et les résidant-es permanent-es ont accès aux services sociaux et médicaux. Toutefois, au-delà de certaines variations importantes dues aux traditions et aux cultures nationales, la prostitution a des traits similaires partout dans le monde : violence dévastatrice et traumatisante pour les femmes et les enfants qui en sont les principales proies, cette violence est souvent létale. Somaly Mam nous en donne de nombreux exemples :
Le client paie et donc il est roi. Il a le droit de battre la fille, si tel est son bon plaisir. Il paie pour ses copains, qui viennent à cinq ou dix, et s’amusent tous ensemble avec la malheureuse. En général il sont ivres morts. L’arrivée, assez récente, des films pornographiques a entraîné une recrudescence et une aggravation des séances de sadisme [...] Beaucoup de filles meurent de ces mauvais traitements. On retrouve leurs corps dans une décharge ou dans les marais. Lors de l’incendie d’un bordel, on a retrouvé les cadavres carbonisés de plusieurs prostituées, qui avaient été enchaînées (p. 58).
La prostitution signifie également renforcement important des discriminations et des oppressions. Somaly Mam provient d’une minorité ethnique montagnarde (dont elle a oublié la langue). À Vancouver, 52% des personnes prostituées sont d’origine amérindienne, pourtant les Amérindiens ne représentent qu’un infime pourcentage de la population canadienne. Cette surreprésentation des minorités nationales et ethniques dans la prostitution est une donnée structurelle rencontrée aussi bien dans les pays du tiers-monde, dans l’ancien bloc soviétique que dans les États capitalistes dominants.
Le combat de l’Afesip
Pendant des années, Somaly Mam a été prostituée. Des années d’enfer. L’alternative lui apparaissait comme suit : « Ou je me suicidais, ou je trouvais un Blanc, un barang » (p. 59). Elle rencontre Pierre Legros. Il est dans la catégorie des « Blancs pauvres ». Elle apprend le français et fais un séjour en France. Retour au Cambodge en 1994, où Somaly Mam a l’idée de créer une association pour les femmes et les enfants happés par les réseaux de prostitution. Dès le départ, sa vie est menacée. À Kratié, dans le nord-ouest du pays, elle discute avec de très jeunes filles quand le tenancier du bordel arrive et lui met un revolver sur la tempe. Elle bluffe, il range son arme. Elle le fait arrêter. Elle n’a pas froid aux yeux, mais néanmoins, cette première ébauche de l’Afesip montre les limites de son action :
Mes visites avaient des effets mitigés. Les filles m’ont expliqué que leur donner des préservatifs ou les emmener à l’hôpital pour se faire soigner ne servait pas à grand-chose. Quand un client refusait de se servir du préservatif, il était impossible de l’y contraindre ; si elles insistaient, il se plaignait et elles étaient battues. À l’hôpital, on leur prescrivait des traitements qui nécessitaient qu’elles arrêtent de travailler quelque temps. Pourtant, le soir même elles recevaient cinq ou six clients, et le traitement était vain. Mon action n’était ni évidente, ni facile ; je devais faire mon apprentissage. Il ne suffisait pas d’avoir de la compassion, il fallait convaincre les filles. Or, selon elles, la seule solution véritable était de quitter le bordel. Je leur disais donc qu’il fallait attendre, que j’allais trouver une solution (p. 88).
En 1996, avec Pierre Legros et Éric Mermam, elle soumet le projet de l’Afesip au bureau de la délégation européenne à Phnom Penh. Après avoir lutté contre des méandres bureaucratiques infernaux, elle peut recommencer le travail de terrain. Il n’y a pas encore de centre où accueillir les rescapées de la prostitution, elle emmène les jeunes filles chez elle. Le premier centre ouvre le 1er janvier 1997 avec l’aide de Save de Children UK, puis de l’Unicef. Ce centre accueille les jeunes femmes et les fillettes prostituées (pas les garçons qui sont orientés ailleurs) et leur offre un soutien psychologique, des soins de santé, une formation scolaire et professionnelle.
Après quelques mois d’activités, les maquereaux contre-attaquent : ils arrosent d’essence la maison de sa famille adoptive et y mettent le feu. Somaly Mam est menacée de mort dans la rue. Malgré les menaces, les opérations de sauvetage prennent de l’ampleur. À certains moments, le salaire de Pierre Legros passe entièrement dans les frais de maintien des soins et de nourriture des pensionnaires du centre. L’Afesip réussit à stabiliser la situation en 2003 avec l’intervention d’une fondation espagnole, l’Anesvad.
L’Afesid compte actuellement plus d’une vingtaine d’ex-victimes de la prostitution qui travaillent au sein de l’association en équipes sociales d’intervention, des aides-soignantes, un psychologue ainsi que cinq centres au Cambodge, dont deux sont destinés à la formation professionnelle, un aux mineures de moins de 15 ans et un autre au rapatriement au Vietnam.
Parce que la traite à des fins de prostitution est interrégionale, l’Afesip a ouvert des antennes au Vietnam, en Thaïlande et au Laos. L’association espère en ouvrir une également au Myanmar. Elle cherche à comprendre les flux de la traite, car « [l]es filles sont toujours en mouvement » (p. 163). Une équipe dynamique de chercheurs travaille avec l’association.
« À Siem Reap, dans la région des temples d’Ankor, il existe un bordel avec des Coréennes, des Roumaines et surtout des Moldaves. » Le Cambodge est une plaque tournante importante de la traite à des fins de prostitution, grâce à sa position géographique, mais aussi parce que la corruption y est endémique et touche pratiquement tous les échelons de l’État. Un exemple parmi d’autres : 14 filles vietnamiennes, toutes âgées de moins de 15 ans, libérées d’un bordel, se retrouvent soudainement en prison, tandis que leurs trafiquants ne sont pas inquiétés.
Toutes les preuves - les armes, l’argent - qui avaient été trouvés dans le bordel d’où elles sortaient avaient disparu. Et voilà que les juges, aiguillonnés par les souteneurs, s’avisaient brusquement que ces filles, qui avaient trouvé asile auprès de l’Afesip, étaient « entrées illégalement dans le pays ». Il était donc urgent de les incarcérer ! [...] À mon retour, nous avons demandé l’autorisation de rendre visite aux filles en prison. Certaines avaient disparu, récupérées par les proxénètes. Les autres sont restées emprisonnées pendant plusieurs mois. À leur sortie, deux d’entre elles se trouvaient enceintes !
Depuis sa naissance, l’Afesip a amené quelque deux mille affaires devant les tribunaux du Cambodge. Elle en a peut-être gagnées 5%. Et quand elle gagne, les auteurs des crimes contre les jeunes filles ne font jamais plus que six mois de prison. Désespérant !
Néanmoins, l’Afesip représente un danger pour les proxénètes et le crime organisé. En septembre 2004, l’association, après avoir monté un dossier solide, obtient la collaboration de la police et s’attaque à l’un des plus importants bordels de Phnom Penh : 200 prostituées, dont nombre de mineures, il y avait même des vierges à vendre. Le 8 décembre, jour du raid, une centaine de jeunes filles sont libérées, 84 d’entre elles sont conduites au refuge de l’Afesip, huit proxénètes sont arrêtés, huit filles acceptent de porter plainte.
Le lendemain matin, je suis allée discuter avec les filles. Il existe, grosso modo, deux catégories de filles : celles qui veulent retourner sur-le-champ au bordel et les autres. Les premières sont souvent les maîtresses de personnages haut placés, elles sont assez bien traitées, détiennent de l’argent et sont désireuses de conserver leur mode de vie [...] Pour des personnages haut placés, c’est une quasi-obligation d’entretenir une petite vierge ou une jeunette dans un bordel de luxe (p. 174).
Les proxénètes entrent de force au siège de l’Afesip et embarquent toutes les filles, y compris celles qui n’étaient pas dans l’hôtel, en tout 91 filles, non sans avoir frappé et menacé de mort le personnel. Le lendemain, des jeunes prostituées que l’Afesip avaient délivrées se sont présentées à la police pour porter plainte contre l’association pour enlèvement.
Nous allons perdre le procès. Parce que nous avons affaire à un homme tout-puissant dans ce pays. Il détient tout, l’argent, les armes, les relations [...] C’est un diable vomi par l’enfer. Impossible de dire qui il est ; si je le faisais, je recevrais demain un balle dans la tête (p. 182).
Auparavant, Somaly Mam et l’Afesip travaillaient avec des membres du gouvernement cambodgien, de hautes personnalités à la tête de l’État, des organisations des droits de l’homme. Aujourd’hui, ces appuis ont disparu. Il reste la pression internationale. Le témoignage de Somaly Mam s’inscrit dans ce cadre : il est un appel aux gouvernements du monde entier à lutter contre la traite et la prostitution qui détruisent tant de vies, de plus en plus. Il nous interpelle également. Nous pouvons appuyer moralement, politiquement et financièrement son combat (9). Nous devons militer pour abolir la prostitution, cause de la traite, tant au niveau national qu’au niveau international. Ainsi participerons-nous, à notre manière, « à raser la moustache du tigre » (10).
Somaly Mam, Le silence de l’innocence, Éditions Anne Carrière, Paris, 2005, 224 pages.
Notes
1. http://www.afesip.org/2. Mot d’origine japonaise que l’on retrouve dans plusieurs pays asiatiques, notamment à Taiwan. Les pays sous domination japonaise lors de la guerre du Pacifique ont connu un développement important de la prostitution au profit des troupes nippones. Le système était organisé par les plus hautes autorités de l’armée pour le « réconfort » des soldats. Cette industrialisation de la prostitution et de la traite à des fins de prostitution a laissé des traces, notamment dans le vocabulaire. Sur les liens entre les occupations militaires et l’industrialisation de la prostitution en Asie, voir Poulin, Richard, « Le système de la prostitution militaire en Corée du Sud, en Thaïlande et aux Philippines », Bulletin d’histoire politique, à paraître en 2006.3. Avec Emmanuel Dialma, elle a cosigné un article que j’ai eu le bonheur de publier : « Apparences de droit et réalités de la traite humaine en Asie », dans Prostitution, la mondialisation incarnée, Alternatives Sud, vol. XII, n° 3, août 2005, p. 89-109.4. Le même phénomène a été noté ailleurs, notamment en Bosnie-Herzégovine. Voir à ce sujet mon article sur le site Sisyphe, « Occupations militaires. La prostitution érigée en système », 28 mai 2004.5. Mam, Somaly et Emmanuel Dialma, op. cit., p. 102.6. Cela dit, ils ont tendance à repousser l’âge du « consentement ». En avril 2005, la police de Montréal a démantelé un réseau de prostitution qui utilisait des mineures, dont une enfant de 12 ans. Les policiers ont réussi à soustraire au moins cinq mineures aux griffes des proxénètes, la plupart étant des jeunes filles de 15 et 16 ans. Chaque fille rapportait entre 300 et 500$ par jour à l’organisation, qui les envoyait se prostituer jusqu’en Ontario. Les proxénètes les menaçaient et les violentaient afin qu’elles se prostituent pour Sextacy, une agence d’escortes de Montréal, qui publicisait ses services sur un site Internet et annonçait dans un hebdomadaire montréalais. Interrogée par un journaliste, la directrice de Stella, un organisme qui défend la dépénalisation de la prostitution, proxénétisme et maisons de débauche y compris, s’est indignée que des jeunes filles aussi jeunes que 12 ans soient prostituées par un réseau de proxénètes. Toutefois, Claire Thiboutot précise :« Quand on rencontre des mineures, c’est habituellement en haut de 15 ans. Ce n’est pas pareil » ! Y aurait-il un âge où, puisque« ce n’est pas pareil », il faudrait accepter que des mineures soient prostituées ? Quel devraitêtrecetâge ? Après avoir dépénalisé la prostitution faudra-t-il abaisser l’âge légal du « droit d’exercice prostitutionnel » ?7. Farley, Melissa, Jacqueline Lynne et Ann J. Cotton, « Prostitution in Vancouver : Violence and Colonization of First Nations Women », Transcultural Psychiatry, Vol. 42, n° 2, June 2005, p. 242-271.8. Selon la dernière enquête au Québec menée par l’anthropologue Rose Dufour (Je vous salue... Le point zéro de la prostitution, Sainte-Foy, Éditions Multimondes, 2005), 85% des personnes prostituées ont subi des agressions sexuelles dans leur enfance.9. Des dons peuvent être envoyés à l’Afesip au #23, St. 315, Sangkhat Beoung Kat I, Khan Tuol Kork, Phnom Penh, Kingdom of Cambodgia. Vous pouvez écrire également à Somaly Mam : mailto:mam@afesip.org10. Expression employée par Somaly Mam dans la conclusion de son livre Le silence de l’innocence , Éditions Anne Carrière, Paris, 2005.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 28 novembre 2005.© Sisyphe 2002-2007
22 mars 2007
Face transformer
19 mars 2007
And I say to myself : What a wonderful woooolrd ...
Voilà une idée de site plutôt intéressante que Lizarazu a mis en relief dans la nuit de samedi à dimanche dans on n'est pas couché sur france 2.
L'écologie n'est pas seulement l'affaire de politiciens, c'est l'affaire de tous, comme diraient certains.
Je sais que ça vous fatigue quand on vous parle de l'environnement. Personne ne pense sérieusement que c'est l'avenir. Tout le monde s'inquiète de son job, du capital.
Certains disent que ce n'est pas la peine de faire des efforts puisque l'Inde, la Chine, la Russie et les Etats unis se contrefichent de savoir comment leurs enfants, petits enfants et arrière-petits enfants feront simplement pour respirer.
En attendant, les plages et les montagnes françaises sont polluées et je ne pense pas qu'on puisse accuser les grandes puissances de cet état de fait.
Mais si vous préfèrez nourrir les comptes des actionnaires de TOTAL, continuez exactemlent comme vous faites ! Mais quand vous fermez les yeux, Imaginez une seconde ! Dites-vous simplement que votre fille ou votre fils va peut-être encore essayer de vivre 70/80 ans. Comment envisagez-vous son avenir, quand vous serez morts ? Voulez-vous que ces 70/80 prochaines années soient des années de merde, au sens propre, comme au sens figuré ?
14 mars 2007
suivez le guide !
A présent, vous pourrez découvrir Aubigny à travers quelques pupitres placés points stratégiques sur lesquels vous lirez l'histoire d'un bâtiment albinien, une anecdote ou même un conte.
C'est une manière très intelligente d'acueillir les visiteurs, mais aussi d'apprendre aux albiniens d'où vient leur patrimoine culturel et comment il s'est construit.
Merci !
12 mars 2007
dimanche 11 mars
Le 11 mars est tout d'abord l'anniversaire d'Eric. C'est aussi le jour 2007 où le soleil a décidé de se montrer sous son plus beau profil et d'innonder chacun d'un coulis de miel.
Claire, Bidou et moi en avons profité pour faire la balade dominicale albinienne la plus fréquentée de la commune.
L'astre se trouvait partout, il scintillait dans chaque clapotis de la rivière, caressait les longues mèches des saules qui pleuraient de joie et se nichait jusque dans la mousse des bois. Les oiseaux riverains jubilaient de branche en branche : le Cupidon à plumes est de retour. Les enfants couraient et criaient autour de leurs parents sereins et les chiens gambadaient aux côtés de leurs maîtres joggers.
Le soleil s'était paré de tous ses luxes et lançait ses rayons, comme s'il souhaitait animer les coeurs les plus éteints des âmes les plus tristes.
10 mars 2007
Thierry Marx ? J'en ai l'eau à la bouche !
deus ex machina...
Il y a environ un an, je voyais un reporatge sur Thierry Marx, un chef français hors du commun.
Il y a environ un an, je voyais un reporatge sur Thierry Marx, un chef français hors du commun.
Cet homme de 45 ans a plus d'une corde à son arc. Une véritable éponge qui s'est tour à tour essayé (non sans succès) à de nombreuses activités. Entre autres, il a fait la guerre au Liban et excelle dans les arts martiaux. Il aime l'Asie et plus particulièrement le Japon où il passe chaque hiver en toute sobriété. Il aime apprendre auprès des plus grands chef nippons, mais c'est aussi dans la rue qu'il trouve l'inspiration. En effet, selon lui, les japonais regorgent de créativité lorsqu'il est question de manger tout en marchand ou dans une échoppe sur le trottoir. C'est aussi au pays du soleil levant qu'il va faire ses remises à niveau en jiu-jitsu ou en karaté. cet homme donne par ailleurs des cours de cuisine dans les prison et n'hésite pas à courir le marathon. C'est un passionné de la vie et j'espère avoir un jour la chance et le privilège de goûter à ses oeuvres culinaires.
06 mars 2007
Les livres de Jo
http://www.jonathantropper.com/tropper_2005.htm
Jonathan Tropper est un bon auteur divertissant, au ton juste et à l'imagination fertile.
Après "le livre de Joe", roman qui m'a vraiment fait rire et aussi un peu pleurer, L'auteur nous propse "tout peut arriver", chez fleuve noir.
Jean l'a lu et il a adoré
4ème de couverture :
Jonathan Tropper est un bon auteur divertissant, au ton juste et à l'imagination fertile.
Après "le livre de Joe", roman qui m'a vraiment fait rire et aussi un peu pleurer, L'auteur nous propse "tout peut arriver", chez fleuve noir.
Jean l'a lu et il a adoré
4ème de couverture :
En apparence, Zach fait partie des nantis. Il vient de passer le cap de la trentaine, partage son lit avec Hope, la plus belle des fiancées, son appartement avec Jed le millionnaire, et travaille dans une société de services. Mais si on creuse un peu, rien ne va plus. Du matin au soir, Zach pense à Tamara, la veuve de son meilleur ami. Son colocataire passe ses journées à fumer des joints dans le plus simple appareil, vautré devant la télé. Et son boulot consiste à rester suspendu au téléphone pour servir de réceptacle aux récriminations de ses clients… Tout ça avec le sourire, bien sûr ! Puis, un beau matin, il retrouve du sang dans ses urines. Il ne manquerait plus qu’un petit cancer pour couronner le tout… Pourtant… il devrait bien savoir, d’expérience, que tout peut arriver !
02 mars 2007
01 mars 2007
Miss Ubique est partout
Oui, Miss Ubique est Partout
Allez donc sur le site d'Hélène qui écrit très bien et encouragez-la à continuer !!!
http://ubiqueetpartout.hautetfort.com
Allez donc sur le site d'Hélène qui écrit très bien et encouragez-la à continuer !!!
http://ubiqueetpartout.hautetfort.com
26 février 2007
Je suis allée sur Sauldre Sologne et Pays Fort "feuilleter" les nouveaux posts. Je suis plutôt tombée sur les commentaires au sujet des horodateurs situés sur la place du marché depuis peu. Je ne sais pas pourquoi exactement, mais je n'arrive pas à voir pourquoi ces distributeurs de tickets gratuits pour 1 heure et demie sont une mauvaise idée.
Oui, même si cela va nous coûter des sous, je ne crois pas que ce soit une si mauvaise idée, dès l'instant où l'idée ne s'étend pas à toute la municipalité. je n'utilise pas tellement ma voiture. Lorsque je dois me déplacer dans Aubigny, j'essaie (autant que possible), de le faire à pieds. Sauf avis de tempête, même Claire va à la crèche en poussette, bien à l'abri sous sa petite bâche en plastique.
Je vais réflèchir à la question et développer si le sujet m'inspire un peu plus.
23 février 2007
Votez pour votre écossais favori !!
Voilà une nouvelle façon de promouvoir l'Ecosse que les écossais ont trouvée !
Vous pouvez, entre 20 candidats, choisir celui qui vous paraît le plus attirant à votre goût. Il y a des vidéos à l'appui qui peuvent vous permettre de trancher entre un beau physique et le sens de l'humour ou tout simplement le charme.
Je crois par ailleurs qu'il y a un prix à gagner.
Moi, j'ai voté pour Euan MacNaughton !!!
Le site vous permet aussi de découvrir l'Ecose et de trouver un bon circuit, des vols, des hotels...
Même le diable a droit à un avocat !
La nouvelle loi pour la lutte contre le tabac m'arrange certes beaucoup. Je suis une ancienne fumeuse, et même si je n'ai jamais été une grosse fumeuse, c'est un "vice", comme diraient les étatsuniens, qui est encore inscrit en moi. De plus, je serai heureuse de pouvoir emmener ma fille boire un chocolat chaud ou une fraise à l'eau au PMU ou au Bergerac sans m'inquiéter pour ses petits poumons aussi purs qu'un ciel sans nuages.
Ceci dit, un ami m'a dit qu'à force de ne plus avoir le droit de boire, ne plus avoir le droit de fumer, chacun restera chez soi le samedi soir, les gens ne se retrouveront plus ensemble autour d'une table pour discuter le monde, refaire la politique.
Charles Bukowski, Jacques Brel, Serge Gainsbourg, Léo Ferré et encore bien d'autres qui ne me viennent pas à l'esprit pour l'instant sont des artistes qui sont mort de leurs abus en alcool ou en cigarettes. Je ne dis pas que ces drogues étaient à l'origine de leurs talents, mais je suis certaine qu'ils n'auraient pas été aussi productifs artistiquement si on les en avait privés.
Imaginez ce célèbre jour où Léo, Jacques et Georges se sont retrouvés. Un moment artistique et culturel important dans le patrimoine français de la poésie et de la chanson du 20ème siècle. Oui, imaginez qu'on leur ai dit "vous ne pouvez pas fumer sur antenne !" Croyez-vous qu'ils auraient eu autant d'inspiration, autant l'envie de rester et disserter entre eux afin de nourrir des oreilles d'ondes précieuses ?
Oui, oui, oui ! Il n'y a que des bonnes raisons de ne pas fumer ! Vous pouvez me dire que si ces artistes n'avaient jamais fumé ou ni bu comme des trous ils auraient pu nous offrir encore plus de leurs oeuvres. Peut-être que oui, mais sans doute que non. Ils n'étaient certainement pas hommes à se laisser dicter leur conduite. C'étaient des hommes libres, libres de se détruire. Pour eux, le souci n'était certainement pas de vivre le plus longtemps possible même s'ils auraient, comme tout le monde, aimé rester un peu plus longtemps sur la croute terrestre.
Alors pourquoi les fumeurs n'auraient pas le droit d'avoir des fumoirs dans lesquels ils pourraient boire un coup ou manger dans un cadre agréable? Pourquoi les établissements, les débits de boissons n'auraient pas le droit de choisir s'ils sont fumeurs ou non fumeurs ? Les non fumeurs n'auraient pas à aller dans les endroits enfumés, les employés auraient le droit de refuser une place car non fumeurs.
Pour ma part, je suis heureuse de ne plus fumer et triste de ne plus pouvoir le faire. Ma raison, mes finances et ma maternité m'incitent à être sage, mais je soutiens tous ceux et celles qui n'ont pas le souhait d'arrêter car ça n'en fait pas moins des êtres agréables, intelligents et riches de bons sentiments.
Vous êtez choqués ? Allez-y de vos commentares contre ce post qui ne cherche pas à avoir raison. De toute façon les pro-non fumeurs auront toujours des arguments plus solides que les miens. Des arguments que je n'ignore pas du tout et que je comprends tout à fait : la sécu, les enfants, les méfaits, l'argent, etc, etc... ça n'empêchera pas que je pense que j'ai des amis fumeurs et non fumeurs (mais quasi tous buveurs, sauf Petitmiel !!!). Ils sont tous intéressants, conviviaux et divertissants. Mais j'ai du mal avec les moralisateurs, ceux qui se sentent supérieurs parce qu'ils "contrôlent". Ce sont souvent les mêmes qui sont ennuyeux au possible, ceux que je tente souvent de fuir, même s'ils sont polis et bien pensants.
Merci à http://stanislaskazal.canalblog.com/ pour ls photos de Léo, Jacques et Georges
20 février 2007
La philosophie du Waf Arc-en-Ciel
Amis terriens, êtres vivants de toute origine,
J'ai l'honneur de vous faire part de mes pensées canines en cette période de pré-élections.
J'ai l'honneur de vous faire part de mes pensées canines en cette période de pré-élections.
Tout d'abord merci de l'attention que vous m'accordez. Je sais que c'est un privilège en tant que canin d'être lu de tous. Seuls Rintintin et Lassie ont eu, dans le passé, la chance d'un tel hommage.
Pour 2007, je voudrais un peu plus d'humilité, un peu plus d'écoute des uns envers les autres. De plus, il serait assez judicieux d'opter pour une politique PO-SI-TIVE ! En effet, nous ne pouvons pas être d'accord avec tout le monde, mais doit-on ainsi condamner son voisin parce qu'il n'a pas fait un choix identique au sien ?
Pour 2007, je voudrais un peu plus d'humilité, un peu plus d'écoute des uns envers les autres. De plus, il serait assez judicieux d'opter pour une politique PO-SI-TIVE ! En effet, nous ne pouvons pas être d'accord avec tout le monde, mais doit-on ainsi condamner son voisin parce qu'il n'a pas fait un choix identique au sien ?
Ma politique m'interdit de m'abaisser à gagner en détruisant l'autre. je laisse ce genre de mesquineries aux êtres humains avides de pouvoir. Le Waf arc-en-ciel tend à une politique d'anti-médisance. Le Waf arc-en-ciel vote pour une pensée pacifique et saine. Une pensée qui ne tente pas de se rendre estimable en rabaissant son prochain.
Certes nul n'est infaillible, chacun est vulnérable à sa manière, mais nous avons tous un plus qui peut apporter beaucoup et combler les failles. Alors essayons de voir ce qu'il y a de mieux chez les autres, cherchons ensemble à améliorer plutôt qu'à détruire.
Vive le Waf Arc-en-Ciel !
19 février 2007
17 février 2007
Un samedi de février sous le soleil
Huitres, foie gras, fromages, blanc, rouge et du bon pain. Voilà de quoi agrémenter un apéritif à rallonge entre bons camarades.
16 février 2007
15 février 2007
Hèlène, je te réponds
Tout d'abord, Doudou est un perroquet qui vit chez Sabine, une copine qui a fait du pain perdu le 14/02/07.
Quant au bébé, je me contente de l'appeler "ma chérie"... Je ne suis pas très originale. Effectivement, Je te confirme qu'elle ne mange pas encore de pain perdu. Elle aura 7 mois le 25 février.
Pour arriver à écrire un article sur blogger, il faut taper l'URL suivant
et entrer ton adresse e-mail et ton mot de passe. (voir image de gauche)
Ensuite, tu cliques sur nouveau message et là, tu pourras écrire ton article. (voir image ci-dessous)
Voilà, j'espère que cela suffira pour t'aider sinon, écris-moi de nouveau.
Il y aun autre support qui est très bien : http://www.hautetfort.com/
J'y ai deux blogs quasi identiques et en oici un : http://albinienneparisienne.hautetfort.com/
Bonne soirée ! J'ai hâte de lire ton blog.
14 février 2007
Ce soir, j'ai regardé Canal + et ils ont présenté une charmante équipe de calineurs. Ces derniers offrent un câlin gratuit à qui en ressent le besoin ou l'envie. Il s'agit d'une généreuse acolade au sens stricte du terme pour la modique durée de quelques secondes.
Voilà une bien belle et poétique façon de se soucier de son prochain.
Voilà une bien belle et poétique façon de se soucier de son prochain.
Le mouvement est né en Australie et s'installe à présent un peu partout dans le monde !
http://www.free-hugs.com/
http://www.calins-gratuits.com/index.php
03 février 2007
OGM - cliquez sur le lien
Canal + a fat son enquête, mais l'émission n'est pas passée à l'antenne... Info, intox ... A vous de voir. Moi, je me contente de transmettre le document.
http://video.google.fr/videoplay?docid=-8996055986353195886
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http://video.google.fr/videoplay?docid=-8996055986353195886
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24 janvier 2007
Perplexe in Aubigny
Je regarde parfois ( en fait, presque toujours) sex in the city le vendredi soir après 23h sur la 6. Les chroniques de 4 femmes accomplies entre 35 et 40 ans. Elles ont chacune une personnalité, des travers et des qualités. Elles sont amies et se parlent sans gêne. Ceci dit, Elles sont un peu superficielles sous certains plans (l'héroïne dépense des fortunes dans des chaussures de grandes marques, ne sait pas faire la différence entre un rat et un écureuil et pense qu'être exclusivement urbaine reste la plus grande marque de son raffinement... mouai...). Elle frôlent trop souvent la pétasserie, même si c'est en Chanel avec des gucci aux pieds.
Parfois, elles se disputent. Néanmoins j'aime la manière qu'elles ont de régler les malentendus : elles en parlent, s'expliquent chacune leur tour, se disputent encore, expriment leur chagrin et finissent par entrevoir le point de l'autre pour enfin respecter leur caractère respectif parce qu'elles s'aiment d'une amitié sincère et comprennent que le désaccord ne veut pas forcément dire que l'une des deux à tort. C'est l'avantage des fictions : même des coquettes à caractère frivole arrivent à être plus magnanimes que les femmes les plus éduquées de la réalité. Avec sex in the city, c'est propre, c'est net, c'est précis... ça finit toujours bien.
Seulement la réalité se révèle souvent bien moins évidente. Nos émotions ne sont pas inscrites sur un scenario. La moindre contrariété peut prendre des proportions qu'on n'imaginait pas atteindre Une simple requête peut méner à des déceptions disproportionnées, soit parce que la demande choque, soit parce que la réponse déconcerte amèrement. uis le malaise s'installe, une remise en question s'infiltre sournoisement et une remise en question générale se déploie comme une traînée dhuile sur l'eau.
Vous allez me dire: "les véritables amis savent gérer les différends". Oh Oui, s'il vous plait, dites le moi !!! Car je veux vous répondre : "oui, je l'espère !". (Si je vous dit quoi dire pour pouvoir savoir vous répondre, on sent le scripte poindre, je sais , je sais, c'est le serpent qui se mord la queue... Comprend qui peut !)
Pour finir, Je ne pense pas que je ne serais pas amie avec une Carrie, une Miranda, une Samantha ou une Charlotte, mais j'espère que je saurai être à la hauteur avec celles et ceux qui me sont chers comme Samantha, Miranda et Charlotte sont chères à Carrie.
Oui, tout ça pour ça... Eh !!! j'fais c'que j'peux !
Parfois, elles se disputent. Néanmoins j'aime la manière qu'elles ont de régler les malentendus : elles en parlent, s'expliquent chacune leur tour, se disputent encore, expriment leur chagrin et finissent par entrevoir le point de l'autre pour enfin respecter leur caractère respectif parce qu'elles s'aiment d'une amitié sincère et comprennent que le désaccord ne veut pas forcément dire que l'une des deux à tort. C'est l'avantage des fictions : même des coquettes à caractère frivole arrivent à être plus magnanimes que les femmes les plus éduquées de la réalité. Avec sex in the city, c'est propre, c'est net, c'est précis... ça finit toujours bien.
Seulement la réalité se révèle souvent bien moins évidente. Nos émotions ne sont pas inscrites sur un scenario. La moindre contrariété peut prendre des proportions qu'on n'imaginait pas atteindre Une simple requête peut méner à des déceptions disproportionnées, soit parce que la demande choque, soit parce que la réponse déconcerte amèrement. uis le malaise s'installe, une remise en question s'infiltre sournoisement et une remise en question générale se déploie comme une traînée dhuile sur l'eau.
Vous allez me dire: "les véritables amis savent gérer les différends". Oh Oui, s'il vous plait, dites le moi !!! Car je veux vous répondre : "oui, je l'espère !". (Si je vous dit quoi dire pour pouvoir savoir vous répondre, on sent le scripte poindre, je sais , je sais, c'est le serpent qui se mord la queue... Comprend qui peut !)
Pour finir, Je ne pense pas que je ne serais pas amie avec une Carrie, une Miranda, une Samantha ou une Charlotte, mais j'espère que je saurai être à la hauteur avec celles et ceux qui me sont chers comme Samantha, Miranda et Charlotte sont chères à Carrie.
Oui, tout ça pour ça... Eh !!! j'fais c'que j'peux !
J'aurais aimé avoir le talent pour écrire ceci
La méduse
Derrick, série policière allemande, est multi-diffusée sur France 2 pour enrayer la chute d’audience. Retour sur un feuilleton au ralenti qui nous avait appris à laisser pisser
Les années 80 furent celles de "Starsky et Hutch", comme celles des deux zozos bronzés de "Miami Vice", qui traquaient vigoureusement le crime dans des costumes Fabio Lucci. Ça clopait, ça se la jouait, ça mangeait de la bouffe grasse et ça courait dans tout les sens. Ces héros-là étaient décidément trop speed pour la décennie qui allait venir.
Trop gobé
Par bonheur, exhumé des malles moisies de la ZDF, atterrit dans notre poste de télé un gars taillé pour notre fin de siècle. Les yeux exorbités du raver qui a trop gobé, la mollesse du chômeur en fin de droits, l’imperméable à la Marc Dutroux, le célibat comme règle de vie, l’échine courbée du travailleur précaire : l’oberinspecktor de la kriminalpolizei munichoise Stephan Derrick allait incarner, comme aucun autre personnage de fiction, le monde cataclysmique et dépressif qui est le nôtre.
Manque de fer.
Il était donc temps de l’élire homme du mois (le trophée mensuel du magazine Technikart), car, depuis le 20 octobre 1974, Derrick ne cesse de délivrer ses salutaires préceptes existentiels : sois mou et marche droit au milieu du décor qui s’effondre. Après une terrible décennie où il était de bon ton de s’affirmer cocaïnomane et milliardaire, on réapprit, grâce à lui, les vertus de la normalité. C’est pas qu’il soit vraiment glamour l’inspecteur, connu pour son cholestérol et son manque de fer, mais il partage, avec les jeunes générations, un point commun essentiel : lui non plus ne croit pas au monde qui l’entoure et en a marre de jouer la comédie.
281 épisodes
C’est donc avec la nonchalance d’une méduse neurasthénique qu’il traverse ses enquêtes, en évitant courageusement de se battre et en limitant ses cascades à de rares crevaisons pneumatiques. Comble de l’affaire, le héros créé par Herbert Reineker (un fou opiniâtre qui accoucha, sans s’endormir, des 281 épisodes que compte la série) est incarné par un type qui lui ressemble comme deux gouttes de bouillon Knor et répondant au patronyme ultrasexy de Horst Tappert. Né en 1923, Horst est une star très 90’s qui, comme Virginie Ledoyen, bénéficie d’un naturel désarmant.
La pêche
S’il exhibe parfois sa grosse Rolex, Horst se caractérise par des passions simples qu’il assume totalement en emmerdant le monde : il aime les chiens, la randonnée, les uniformes de police, la pêche et l’observation de la nature. Sans craindre de se rendre impopulaire aux yeux du public bavarois, il a même un temps milité en Allemagne pour l’établissement du taux d’alcoolémie à 0,00 gramme par litre de sang. On l’aime tellement bien ce commissaire qu’on est prêt à se faire arrêter par lui la prochaine fois qu’on fumera un joint place de la Bastille.
Minute Maid
On pourra se barrer en courant. Et Derrick, sans lever le petit doigt, nous retrouvera à la fin de l’épisode en passant acheter un Minute Maid dans une épicerie d’Oberkampf. C’est beau la vie. Un énorme livre, intitulé "Derrick, l’ordre des choses", vient de sortir aux éditions de l’Hèbe. L’inspecteur travaille durant la semaine sur France 2 aux alentours de 13h50.
http://www.technikart.com/2001/03/23/301-la-meduse
Derrick, série policière allemande, est multi-diffusée sur France 2 pour enrayer la chute d’audience. Retour sur un feuilleton au ralenti qui nous avait appris à laisser pisser
Les années 80 furent celles de "Starsky et Hutch", comme celles des deux zozos bronzés de "Miami Vice", qui traquaient vigoureusement le crime dans des costumes Fabio Lucci. Ça clopait, ça se la jouait, ça mangeait de la bouffe grasse et ça courait dans tout les sens. Ces héros-là étaient décidément trop speed pour la décennie qui allait venir.
Trop gobé
Par bonheur, exhumé des malles moisies de la ZDF, atterrit dans notre poste de télé un gars taillé pour notre fin de siècle. Les yeux exorbités du raver qui a trop gobé, la mollesse du chômeur en fin de droits, l’imperméable à la Marc Dutroux, le célibat comme règle de vie, l’échine courbée du travailleur précaire : l’oberinspecktor de la kriminalpolizei munichoise Stephan Derrick allait incarner, comme aucun autre personnage de fiction, le monde cataclysmique et dépressif qui est le nôtre.
Manque de fer.
Il était donc temps de l’élire homme du mois (le trophée mensuel du magazine Technikart), car, depuis le 20 octobre 1974, Derrick ne cesse de délivrer ses salutaires préceptes existentiels : sois mou et marche droit au milieu du décor qui s’effondre. Après une terrible décennie où il était de bon ton de s’affirmer cocaïnomane et milliardaire, on réapprit, grâce à lui, les vertus de la normalité. C’est pas qu’il soit vraiment glamour l’inspecteur, connu pour son cholestérol et son manque de fer, mais il partage, avec les jeunes générations, un point commun essentiel : lui non plus ne croit pas au monde qui l’entoure et en a marre de jouer la comédie.
281 épisodes
C’est donc avec la nonchalance d’une méduse neurasthénique qu’il traverse ses enquêtes, en évitant courageusement de se battre et en limitant ses cascades à de rares crevaisons pneumatiques. Comble de l’affaire, le héros créé par Herbert Reineker (un fou opiniâtre qui accoucha, sans s’endormir, des 281 épisodes que compte la série) est incarné par un type qui lui ressemble comme deux gouttes de bouillon Knor et répondant au patronyme ultrasexy de Horst Tappert. Né en 1923, Horst est une star très 90’s qui, comme Virginie Ledoyen, bénéficie d’un naturel désarmant.
La pêche
S’il exhibe parfois sa grosse Rolex, Horst se caractérise par des passions simples qu’il assume totalement en emmerdant le monde : il aime les chiens, la randonnée, les uniformes de police, la pêche et l’observation de la nature. Sans craindre de se rendre impopulaire aux yeux du public bavarois, il a même un temps milité en Allemagne pour l’établissement du taux d’alcoolémie à 0,00 gramme par litre de sang. On l’aime tellement bien ce commissaire qu’on est prêt à se faire arrêter par lui la prochaine fois qu’on fumera un joint place de la Bastille.
Minute Maid
On pourra se barrer en courant. Et Derrick, sans lever le petit doigt, nous retrouvera à la fin de l’épisode en passant acheter un Minute Maid dans une épicerie d’Oberkampf. C’est beau la vie. Un énorme livre, intitulé "Derrick, l’ordre des choses", vient de sortir aux éditions de l’Hèbe. L’inspecteur travaille durant la semaine sur France 2 aux alentours de 13h50.
http://www.technikart.com/2001/03/23/301-la-meduse
22 janvier 2007
14 janvier 2007
11 janvier 2007
A Darjeeling...
A Darjeeling, aux confins de l'Inde et du Népal, le jardin de Makaibari est la seule plantation de thé qui n'appartient pas à une multinationale. Rajah Kumar Banerjee est le dernier héritier de cette exploitation familiale et traditionnelle où il cultive la passion du thé - un véritable art de vivre et une quête spirituelle - et l'amour pour la terre et son environnement.
Il a ainsi fait le choix d'une agriculture biologique mais aussi biodynamique, inspirée des préceptes de Rudolf Steiner. Sur les 750 hectares de la propriété, 700 employés d'origine népalaise travaillent quotidiennement, dont 70 % de femmes, affectées majoritairement à la cueillette, tâche essentielle et délicate. Pour Rajah Banerjee, elles représentent l'avenir de Makaibari, où elles ont démontré leur efficacité et leur capacité à prendre en main des projets économiques.
C'est à elles qu'il pense redistribuer les terres lors de la prochaine décennie, dans un souci de modèle de société plus équilibrée. Dans le même esprit, le jardin de Makaibari, qui produit 120 tonnes de thé par an, fut la première plantation de la région à rejoindre l'Organisation mondiale de commerce équitable. Soutenu par des prises de vues d'une grande beauté, ce documentaire pénètre l'univers de ce jardin au mode d’exploitation unique et, grâce à la personnalité charismatique de son maître, invite à réfléchir sur l'harmonie possible entre l'homme et la nature.
Anne-Laure Fournier
07 janvier 2007
Aubigny avant l'heure
Lorsque j'étais en 3ème, au collège de Chatillon sur Loire, nous avons fait un voyage en Allemagne pour rencontrer nos correspondants. Puis ils sont venus en France nous rendre visite à leur tour.
Le collège avait organisé une excursion jusqu'à Bourges.
Ce week-end, je voulais récupérer des photos de classe pour les scanner et les envoyer à des anciens camarades. C'est alors que je suis tombée sur une photo prise entre ce qui est aujourd'hui l'office du tourisme et l'église Saint Martin.
Je dois avouer qu'à l'époque, je n'étais pas sensible au charme albinien... Je n'étais pas très douée en photographie non plus, d'ailleurs. Cependant, cette photo qui n'est pas réussie, puisqu'il n'y avait dessus aucun de mes amis, puisqu'elle est mal cadrée (c'est se demander pourquoi je l'avais prise) a dévoilé son réel intéret sur le tard. Elle est le témoin de mes premiers pas à Aubigny.
Le collège avait organisé une excursion jusqu'à Bourges.
Ce week-end, je voulais récupérer des photos de classe pour les scanner et les envoyer à des anciens camarades. C'est alors que je suis tombée sur une photo prise entre ce qui est aujourd'hui l'office du tourisme et l'église Saint Martin.
Je dois avouer qu'à l'époque, je n'étais pas sensible au charme albinien... Je n'étais pas très douée en photographie non plus, d'ailleurs. Cependant, cette photo qui n'est pas réussie, puisqu'il n'y avait dessus aucun de mes amis, puisqu'elle est mal cadrée (c'est se demander pourquoi je l'avais prise) a dévoilé son réel intéret sur le tard. Elle est le témoin de mes premiers pas à Aubigny.
06 janvier 2007
Vernissage 2 février prochain au Bien Aller
Venez nombreux voir la nouvelle exposition de peinture visible dès le 2 février au soir au Bien Aller. C'est Philippe Charpentier qui s'y colle !
3 de vos sens seront particulièrement sollicités puisqu'en plus du goût et de la vue, l'ouie aura aussi le privilège d'en prendre plein les oreilles avec musique jazzy pour l'occasion.
http://www.lapeinturedecharpentier.com
3 de vos sens seront particulièrement sollicités puisqu'en plus du goût et de la vue, l'ouie aura aussi le privilège d'en prendre plein les oreilles avec musique jazzy pour l'occasion.
http://www.lapeinturedecharpentier.com
03 janvier 2007
Claude François, Reine de l'Epiphanie !
Claude François est une personne exceptionnelle. Non seulement elle a un esprit fin et généreux et, mais en plus elle est la reine de la pâte feuilletée. http://www.patefeuilleteefrancois-sologne.com/
Non, mais vous ne pensiez pas que j'allais penser à la galette des rois sans mentionner la pâte feuilletée François????
J'ai la chance de la connaître, de connaître son compagnon et ses 4 merveilleux enfants. J'ai aussi la chance de pouvoir goûter à sa pâte fréquemment, chez Xavier Adam, chez mon père et au Bien Aller entre autre.
Elle la modestie de croire qu'elle n'est pas si formidable que ça, mais elle est une des bonnes raisons pour laquelle je suis contente d'être revenue sur Aubigny.
A Paris, il ya le cinéma, des films que je n'aurai jamais l'occasion de voir là où je suis. A Paris, il y a des rues, des boulevards et des avenues avec une architecture comme il n'y en a pas ailleurs. A Paris, il y a des ambiances, des atmosphères, des restaurants ouverts toute la nuit, des soirées à tout casser. A paris on peut tout faire sans être juger...
Sans être juger ? Bien sûr puisque tout le monde se moque de tout le monde. A Aubigny, il y a toujours quelqu'un qui vous dira bonjour, toujours quelqu'un qui a quelque chose à raconter, quelqu'un avec qui partager un coin de table au troquet pour boire un café . A Aubigny, on a un ciné qui essaie de satisfaire tout le monde. A Aubigny, il y a aussi une architecture intéressante. A Aubigny tout le monde sait tout sur tout le monde, même des choses purement fantasmatiques sorties tout droit d'un esprit accoudé au bar du PMU ou du Bergerac. Mais moi, j'adore, même si la rumeur tombe sans doute aussi sur le coin de mon bec parfois. Peu importe après tout.
Oui, peu importe car si pour certains la vie de "village" est étouffante, moi, je trouve plutôt que l'air y est plus que respirable et, en plus, on y croise Claude François. Et à Paris,ça, ils n'ont pas !
Non, mais vous ne pensiez pas que j'allais penser à la galette des rois sans mentionner la pâte feuilletée François????
J'ai la chance de la connaître, de connaître son compagnon et ses 4 merveilleux enfants. J'ai aussi la chance de pouvoir goûter à sa pâte fréquemment, chez Xavier Adam, chez mon père et au Bien Aller entre autre.
Elle la modestie de croire qu'elle n'est pas si formidable que ça, mais elle est une des bonnes raisons pour laquelle je suis contente d'être revenue sur Aubigny.
A Paris, il ya le cinéma, des films que je n'aurai jamais l'occasion de voir là où je suis. A Paris, il y a des rues, des boulevards et des avenues avec une architecture comme il n'y en a pas ailleurs. A Paris, il y a des ambiances, des atmosphères, des restaurants ouverts toute la nuit, des soirées à tout casser. A paris on peut tout faire sans être juger...
Sans être juger ? Bien sûr puisque tout le monde se moque de tout le monde. A Aubigny, il y a toujours quelqu'un qui vous dira bonjour, toujours quelqu'un qui a quelque chose à raconter, quelqu'un avec qui partager un coin de table au troquet pour boire un café . A Aubigny, on a un ciné qui essaie de satisfaire tout le monde. A Aubigny, il y a aussi une architecture intéressante. A Aubigny tout le monde sait tout sur tout le monde, même des choses purement fantasmatiques sorties tout droit d'un esprit accoudé au bar du PMU ou du Bergerac. Mais moi, j'adore, même si la rumeur tombe sans doute aussi sur le coin de mon bec parfois. Peu importe après tout.
Oui, peu importe car si pour certains la vie de "village" est étouffante, moi, je trouve plutôt que l'air y est plus que respirable et, en plus, on y croise Claude François. Et à Paris,ça, ils n'ont pas !
01 janvier 2007
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